Titre : Trois jours et une vie
Auteur : Pierre Lemaître
Le Livre de poche – mars 2017
320 pages
Vous prendrez bien un petit résumé avec votre thé?
❢ Fin décembre 1999, la ville de Beauval est en émoi. Un garçon de 6 ans, Remi Desmedt a disparu. Les habitants se mobilisent pour le retrouver. La stupeur les frappe alors que d’autres catastrophes s’abattent sur la ville, donnant des airs de fin du monde à son cadre boisé et à l’industrie vacillante.
Pour Antoine, tout a commencé avec la mort d’un chien.
Et mon avis, je vous le trempe?
❢ Dans Trois jours et une vie, Pierre Lemaître nous plonge dans un roman psychologique noir à travers les yeux d’Antoine, 12 ans. D’entrée de jeu, il donne le ton : froid, plutôt sec, faisant l’économie de fioritures… il en arrive rapidement au point du récit et nous met directement dans l’ambiance. Un gamin disparaît, les catastrophes s’abattent sur la ville, et nous observons cet enchaînement depuis les pensée d’Antoine. Pris dans ce huis-clos personnel, nous allons découvrir une petite ville, ses habitants et les difficultés qui les étreignent.
❢ De bout en bout, la tension est palpable, l’ambiance est malsaine. Au fur et à mesure de nos rencontres, on va s’attacher à tel ou tel personnage, avoir de la haine pour tel autre, et malgré l’effroi, conserver de l’empathie. L’effroi est sans doute la première émotion qui m’a traversée. L’incompréhension, le Pourquoi? Un Pourquoi? sans lequel le récit n’aurait pas sa raison d’être évidemment. On peut dire que Lemaître soigne bien ses personnages, leurs qualités, leurs défauts et leurs caractéristiques. Une manière de bien nous les imprimer en tête. Caricatures ou dessins, peu importe, ce sont des personnalités bien réelles.
❢ L’angoisse de l’intrigue sera ponctuée par le cadre naturel, plutôt hostile. Et la peinture qu’il nous fait de cette ville de Beauval apporte également beaucoup à son histoire. On imagine assez bien ce petit coin, un peu boisé, un peu village, touché par la crise frappant les petites industries. Une ville qui fût, mais qui n’est plus vraiment. Un cadre socio-économique miné et qui touche également sa population. Ajoutez à cela les conditions climatologiques faites de brumes et de pluies… De quoi donner froid et vous filer un rhume rien qu’en lisant ce livre.
❢ En bref, Pierre Lemaître nous plonge dans une intrigue psychologique torturée et torturante. Au sein d’une petite ville un peu sur le déclin, il nous plante une succession de catastrophes et nous les fait voir à travers les yeux d’un garçon de 12 ans. Enfermé dans la tension qui s’opère sur lui, on est un peu comme dans un ascenseur émotionnel. Une vie déchirée –et les autres-, des évènements qui font que tout ne sera plus jamais comme avant. Faire l’autruche et continuer? Se faire rattraper par son passé? Tout ça aurait été bien différent certainement, si ce chien n’était pas mort…
… Et joyeux mois de novembre, hein !
Typiquement le livre que je ne pourrai pas lire, rien que ta chronique me donne des frissons.
C'est pas de l"horreur pure", mais c'est assez hard quand même (le thème j'entends).
J'avais déjà lu "Robe de Marié" de Lemaître, et on peut dire qu'il sait ménager ses effets de "malsainitude" 🙂 (https://livresetval.blogspot.be/2010/03/robe-de-marie-pierre-lemaitre.html)
Je le note, j'adore les polars de Pierre Lemaître !
Il vaut le coup!