TITRE : Le village évanoui
AUTEUR : Bernard Quiriny
EDITIONS : Flammarion
Janvier 2014
217 pages
❢ 2014, année des découvertes. Je plonge enfin mon nez dans un livre de Bernard Quiriny, auteur belge, notamment des Contes Carnivores pour lequel il a reçu les prix Marcel Thiry et Rossel en 2008. Du bien, on m’en avait dit, il me restait à m’en rendre compte par moi-même. Challenge completed!
Avec le résumé, je vous trempe mon avis dans votre thé?
❢ Châtillon-en-Bierre, un beau matin de septembre. Alors qu’ils sont sur le chemin du travail, certains habitants se rendent compte qu’il leur est soudain impossible de quitter leur village. Les voitures tombent en panne à la frontière du comté et les chemins ne mènent plus à Friskies. Pire encore, tout moyen de communication avec l’extérieur est coupé : plus de mail, d’internet, de téléphone, de télévision… Les habitants sont bel et bien enfermés sur eux-mêmes.
Après un moment de consternation, les châtillonnais vont tenter de trouver des solutions pour survivre le temps qu’on vienne à leur secours. Et si personne ne venait jamais…
La panique en gagne certains, la sérénité et la pratique meuvent les autres, au final des petites tribus se forment.
❢ J’ai été tentée par ce livre car il me rappelait le
Dôme de Stephen King. Néanmoins, chez Quiriny, on est bien loin du côté “américain” que donne le King à son récit. Et cette remarque n’est péjorative pour aucun des deux auteurs : l’un comme l’autre part d’un point de départ plutôt similaire, mais lui donne une perspective différente. King fait du King, Quiriny fait du Quiriny-
ceci est évidemment une supposition étant donné que j’ai dit plus haut que je n’avais pas encore lu de Quiriny. Pour être plus claire-
ou pas- je pourrais dire que le King fait dans la littérature US, Quiriny dans la littérature belge-
ok on pourrait aussi discuter sur cette comparaison.
❢ Tout au long du récit, le lecteur va voir se mettre en place un mode de fonctionnement proche de l’époque d’avant. Il dresse un portrait du genre humain, dépeint les faiblesses ou les forces de chacun et les influences sur le groupe. Des nœuds vont se faire et se défaire, mais un fil conducteur ressort, ce besoin pour l’homme de suivre. Suivre, quitte à se donner beaucoup de mal, quitte à ravaler sa fierté et son bon sens, uniquement dans le but de garantir sa survie. Suivre et se lier à d’autres afin de calmer ses angoisses. Et qui ne serait pas angoissé dans une telle situation. D’autre part, il y a ceux qui ne veulent pas s’aliéner à d’autres et préfèrent tenter de survivre par eux-mêmes.
❢ L’auteur décrit la suite de cet enfermement avec beaucoup de
comique et de cynisme. Les péripéties s’enchaînent, les choses prennent un sens, puis un autre… C’est dans cette façon de décrire la situation que j’ai trouvé l’auteur “très plume belge” en fait-
expression inventée pour l’occasion par mes soins, mais j’admets qu’elle relève beaucoup d’un ressenti par rapport à mes lectures belges précédentes. C’est comme ça, on a un truc en plus, nous les belges 🙂. Le ton reste léger malgré le côté assez grave de la situation et de la tournure des choses.
❢ En bref, découvrir Quiriny fût une assez bonne expérience. Entre communication, survie, organisation politique et sociale, l’auteur dépeint un beau tableau d’un groupe d’humain totalement coupé du monde. Il s’agit là de suppositions finalement, mais je ne pense pas qu’il se trompe de beaucoup sur la manière dont tourneraient les choses. Le livre s’ouvre en “fanfare” et perd peut-être un peu en énergie à certains moments, mais j’ai aimé vouloir “savoir”… Bernard Quiriny joue avec son lecteur, et ce, jusqu’au bout!
Ceci est donc une invitation à la découvrir à votre tour, on ne sait jamais… et si c’était votre village qui s’évanouissait!
Pour lire d’autres avis : Sandrine (Mes Imaginaires), Julien le naufragé.
Je remercie également les éditions
Flammarion et
Babélio (Masse/critique) pour l’opportunité de découvrir ce titre.
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Bonjour ! Je me laisserais bien tenter… L'intrigue me séduit et en plus, je ne connais rien à la littérature belge : ce sera l'occasion d'en savoir plus. Bon dimanche !
C'est une chouette découverte. Je ne suis pas une "pro" littérature belge, mais bon je me dis que c'est quand même bien de connaître un minimum les auteurs de son propre pays (surtout quand le style plaît).
Vous m'en direz des nouvelles!
On ne te sent pas complètement enthousiaste…
J'ai mis un peu de temps pour le lire, mais au final j'ai passé un bon moment de lecture. Comme je le disais, côté rythme, il y a un moment où ça ralentit un peu, mais au final, j'ai beaucoup aimé sa vision de cet enfermement.
Côté style, j'ai bien aimé aussi (un truc très "belge" dans la manière d'écrire je trouve). Très agréable à lire.
Puis j'ai bien ri à la fin 🙂
En gros, ce n'est pas un "coup de coeur", mais un chouette découverte et je pense que je relirai cet auteur.
Je viens de le finir et l'ai adoré !
En y repensant, j'ai quand même un bon souvenir de ce livre.
Contente qu'il t'ait plus!