Bois sauvage – Jesmyn Ward

Belfond, 336 pages août 2012

Proposé par les éditions Belfond, je découvre cette auteur pour la première fois. J’en profite évidemment pour les remercier!

4ème de couv‘ :
A Bois Sauvage, Mississippi, en 2005. Depuis que sa mère est morte en
couches, Esch, quatorze ans, s’occupe des hommes de sa famille : son
père Claude, ses deux aînés, Randall et Skeetah, et Junior, le petit
dernier. Esch a du mal à trouver sa place : elle couche avec les copains
de ses frères pour leur faire plaisir mais c’est de Manny qu’elle
est amoureuse. Et dont elle est enceinte. A qui le dire ? Skeetah n’a
d’yeux que pour China, son pitbull adoré qui vient d’avoir une portée de
chiots ; Randall s’entraîne pour le match de basket qui pourrait lui
valoir une bourse sportive et Junior traîne dans ses pattes, en quête
d’un peu d’attention. Quant à leur père, il tombe régulièrement dans la
bière pour oublier qu’il est seul. Alors Esch se réfugie dans son livre
favori, sur la mythologie grecque, et fait des rêves où sa mère prend
les traits de Médée. Les journaux annoncent l’arrivée imminente d’une
tempête. Habituée à la saison des ouragans, la famille fait ce qu’elle
fait toujours : consolider la maison, rassembler de la nourriture,
quitte à aller en chaparder aux alentours. Mais cette tempête n’est pas
comme les autres, elle se nomme Katrina, elle est la mère de tous les
ouragans. Et sa violence est sans limites… 


Mon avis :
A travers douze journée, Jesmyn Ward nous conte l’histoire d’une famille noire et pauvre du Mississippi. Pas n’importe quels jours en fait, mais ceux précédant l’arrivée de la terrible tempête Katrina. Nous découvrons le quotidien de cette famille à travers le regard de Esch, jeune fille de 14 ans.
Dans son style d’écriture, Jesmyn Ward fait bien transparaître la voix de cette gamine, plongée dans la pré-adolescence. Pas tout à fait ado, mais plus tout à fait enfant, les propos tenus par Esch peuvent être enfantin, comme cru. Et bien souvent, la transition entre les deux “statuts” de la gamine est abrupte. Elle peut passer de descriptions totalement anodines du quotidien, à celles de ses aventures avec Manny. Ce qui est assez terrible dans ce discours, c’est le fait qu’elle est royalement abusée par ces garçons, et qu’elle s’en rend à peine compte. Fleur bleue, elle espère toujours que son prince charmant va l’emmener avec elle et l’épouser pour le meilleur et pour le pire.

Esch prend donc la place principale de ce roman, mais elle relate également tout ce qui se passe avec son père et ses frères. Leurs préoccupations du moment, leurs états d’âmes.
J’ai plus ou moins bien apprécié le récit, mais je me suis quelques fois perdues au fil de l’histoire. Un peu désintéressée par des moments que j’ai trouvé plus long.

Les deux derniers jours se déroulent pendant et après la tempête. Ces deux derniers chapitres sont assez intenses et j’ai plus accroché au destin des personnages.

On ne passe pas non plus à côté du l’aspect social de ce roman. Ward nous donne à voir une frange de la population de ce sud des Etats-Unis qui oscille entre la pauvreté matérielle, mais qui ne veut pas se laisser démolir par un destin plutôt sombre.

Côté personnages, ceux-ci sont bien dépeints. Il est assez aisé de se faire une image concrète de ceux-ci. Pas seulement des figures qui passent dans la vie de Esch, les personnages secondaires ont également une personnalité profonde et bien exploitée.

Au final, un roman que j’ai trouvé un peu long et auquel je n’ai pas vraiment accroché, mais qui revêt une belle écriture et des personnages intéressants.

Ma note : 2,5 étoiles

L’avis mitigé d’Antoni.

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