Je sais pas ou Comment ne plus voir les enfants de la même façon
❢ Emma a 5 ans. C’est une merveilleuse petite fillette au boucle dorée. Toute mignonne, attendrissante… à croquer. Tellement innocente. Alors bon, elle peut être un peu colérique ou méprisante envers ses camarades, mais on va dire qu’elle a un fort caractère.
❢ Lors d’une excursion avec sa classe, Emma disparait dans la forêt après une bouderie. Panique à bord! Les accompagnateurs, dont Mylène, son instit’, se mettent à sa recherche. Les parents sont alertés, la police est sur les lieux, et la gamine est retrouvée saine et sauve au bout de quelques heures. Sauf que, Mylène ne répond plus à l’appel. Fait étrange, Emma a le foulard de Mylène enroulé autour du bras, mais lorsqu’on lui demande si elle a vu sa maîtresse… elle répond Je sais pas.
Statique mais plus palpitant qu’une course poursuite
❢ Voilà un bon polar, ou roman psychologique extrêmement efficace. Véritable page turner, je n’ai fait q’une bouchée des 400 pages. Dès les premières pages, le cadre est posé… et on sent bien que moralement ça va être compliqué. Le décor de Barbara Abel est bien borderline comme il faut : personnages, situations. Alors que la majeure partie du récit se passe en mode “posé” –discussion, réflexion, torsion de l’esprit- l’atmosphère est clairement plus speedée qu’une course poursuite. La tension ne fait que croitre au fur et à mesure du récit et on ne sait pas où tout ça va nous mener.
Welcome in my nightmare
❢ L’intrigue nous entraine dans un cauchemar psychologique pour la plupart des personnages du roman. Complètement torturée, la mère d’Emma est à bout. La place de Mylène n’est pas des plus enviable non plus. A la magie de l’encre, Barbara Abel nous fait ressentir cette tension : tu voulais palpiter, alors tu vas palpiter très chère! Le lecteur est complètement pris dans un tourbillon, et la seule manière de s’en sortir- ou pas- c’est d’engloutir tout d’une traite. Pari gagné.
Un de plus au tableau de chasse!
❢ Après Derrière la Haine et Après la fin, Je sais pas s’inscrit dans les très bonne lecture de mon tableau de chasse. Subtile, sensible, documentée, Abel traite ses sujets à fond et entraine le lecteur dans une torture mentale. Les thèmes sont touchy et elle y va à fond. Avec un style très fluide, qui oscille entre dialogues et réflexions internes psychologiquement torturées, passant du point de vue d’un personnage à l’autre, elle instaure une très bonne dynamique à ses récits.
❢ Barbara Abel est vraiment une incontournable de la littérature noire, belge, mais pas que! J’ai eu l’occasion de la rencontrer plusieurs fois, dont à la première édition du salon Iris noir à Bruxelles en novembre 2019. Ce qui m’a valu de repartir avec trois de ces livres sous le bras, dont Je sais pas, L’instinct maternel, et Duelle.
Oh wait! J’avais oublié qu’on retrouvait également un de ces nouvelles dans le recueil Bruxelles noir que je te conseille aussi au passage.
❢ Si tu ne dois emporter qu’une livre de Barbara Abel en vacances… baaah prévois-en plusieurs parce que ça rend addict!
Titre : Je sais pas Auteur : Barbara Abel Novembre 2017 - Pocket (Belfond 216) 432 pages
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Choisi par ma copilote de défi mensuel, Je sais pas était sa sélection du mois de juin!
Je sais pas chez 4 sans 4, Sous les pavés la plage, Par les yeux de Sonia
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Ah, typiquement, le genre de lecture qui me ferait une bien bonne frousse 😀 Je ne suis pas le public idéal pour ce thriller. Mais je te crois les yeux fermés quand tu écris que tu as dévoré le roman.
Ca se devore d’une traite!
Faut aimer le thriller-roman psycho (je n’arrive pas à le mettre totalement dans la case thriller… thriller psycho, wais c’est mieux 😂).
Mais de fait, ce n’est pas ton style préféré…
Le pitch envoie du bois et ton enthousiasme me l’a fait ajouter en wish !
T’as deja lu Barbara Abel?
Franchement, un bon investissement de temps!
Tu me diras si tu le lis!
Lu aussi, et c’est sûr que ma nièce de quatre ans, bah je la vois plus pareil, ha ha !
Je l’ai trouvé en dessous des autres que j’ai lu (L’innocence des bourreaux, Derrière la haine, Après la fin, Un bel âge pour mourir), mais c’était si banalement glaçant, comme d’habitude, que j’ai aimé. C’est ça qui m’angoisse et m’impressionne à chaque fois : tout ce banal qui dérape si vite qu’on se dit que ça pourrait être nous.
Une grande, grande autrice !
Tu me fais penser qu’il serait temps que je remette le couvert 🙂
Yep, c’est vraiment une auteur qui sait embarquer dans un tourbillon psycho bien tordu!
Je crois que je l’ai autant aimé que Derrière la haine et Après la fin. Je trouve qu’on retrouve vraiment une “touche Abel”, son style quoi.
J’en ai encore deux en stock. Je crois que ça passera bien cet automne/hiver aussi!
Tu vas te mettre au quel?