La reine dans le palais des courants d’air

ou Millénium, tome 3  de feu Stieg Larsson.
J’ai mis 6 ans à découvrir l’entièreté de la trilogie de cet auteur suédois, simplement pour garder au maximum le plaisir de cette lecture. Découverte dès sa sortie chez Actes Sud Noir, j’ai tout de suite adhéré à cette série. Évidemment, cette publication rimait avec “plus aucun Stieg Larsson, tu ne découvriras après ceux-là”. D’où mon envie de ne pas tout dévorer d’un coup.
Et je peux dire que cette lecture me laissera un souvenir impérissable. J’en prends pour preuve le petit gout de madeleine que j’ai eu en prenant un bain moussant quelques temps après avoir fini ce troisième tome. Oui, comparaison un peu bizarre… quand on n’a pas tous les éléments, à savoir que je lis énormément dans mon bain. Et donc, cette fois là, en mettant le bain moussant dans l’eau, son odeur a fait ressurgir dans ma mémoire ma lecture de ce tome. Alors, non, je ne change pas de bain-mousse à chaque lecture, mais dorénavant cette senteur sera associée à La reine dans le palais des courants d’air. Qui sera assez fort pour me faire changer ce souvenir! Mystère.
Actes Sud, septembre 2007, 711 pages
Pour en revenir sur ma lecture, quelques mots pour résumer l’intrigue. Alors que le tome 2 débutait un an après la fin du premier, ce tome 3 démarre 5 minutes après le second (voire tout de suite).
Ayant lu La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette en 2008, j’ai quelque peu ramé au début pour replacer tous les personnages. Évidemment, pas au niveau des personnages principaux qu’on n’oublie pas, mais du côté des “méchants”, et des tous ces noms slaves et de l’est, pas toujours évidents à retenir.
Au bout d’un trentaine de page, me voilà à nouveau plongée dans l’histoire comme un poisson dans l’eau.
On retrouve dès lors Lisbeth Salander, dans une bien piètre posture (elle vient d’être enterrée vivante, et a une balle logée dans la tête) et Mikael Blomkvist prêt à tout pour lui sauver la mise. Lisbeth est de justesse emmenée à l’hôpital. Se trouvant ainsi avec des cadavres autour d’elle et aux mains de la police, commence alors une course contre la montre pour démanteler une machination qui dure depuis près de 15 ans.
Difficile de faire un résumé de ce tome sans trop en dévoiler. Je vais donc en rester là avec mon semi-spoiler.
Le tome 3 est définitivement girly. Ça ne m’a pas interpellée dès le début, mais au fil de la lecture, on prend conscience de la place prépondérante des femmes dans cet épisode. De plus- et c’est là que j’ai fait tilt- l’auteur propose un prologue et des introductions de parties peignant un tableau des amazones et femmes guerrières depuis la nuit des temps.
Ce n’est pas que pour ça que ce livre m’a totalement enchantée. Tout dans cette lecture est palpitant : l’intrigue, les personnages, le récit et l’écriture de Stieg Larsson. Je peux comprendre qu’on n’accroche pas, car Larsson écrit beaucoup. Il décrit les décors, les petites touches quotidiennes (repas, cafés, clopes, douches…). Donc, le lecteur qui s’attend à ce que ça pète dans tous les sens toutes les dix pages va peut-être se lasser.
Par contre, pour le lecteur qui apprécie être plongé dans un environnement, un décor, une époque et faire partie du tableau, il faut lire Stieg Larsson.
Son écriture est vraiment agréable, en plus de dépeindre le fond avec minutie, sans pour autant être barbant, l’auteur alterne entre les dialogues, et les réflexions internes des personnages (alias = quand on est dans la tête d’un perso en particulier) de manière à apporter une bonne dynamique à son roman.
Il passe également d’un personnage à l’autre, petit à petit au fil de l’intrigue, attisant ainsi la curiosité du lecteur. 
L’intrigue est extrêmement bien ficelée et bien tordue, de quoi devenir parano d’ailleurs. Le dénouement n’est pas servi sur un plateau. Il faut lire pour savoir. Ce qui me fait dire c’est vraiment un bon page-turner. J’ai dévoré les 711 pages à une vitesse folle. Difficile de le lâcher. Arrivée au bout de ma course, j’ai vraiment été tentée de reprendre le tome 1, pour retourner au pays de Blomkvist et Salander.
Les personnages sont très humains, attachants et pour certains détestables.
De part son écriture qui m’a plongée intégralement dans son roman, j’avais l’impression de vivre avec ces personnages. Je les voyais évoluer à mes côtés. J’étais en train de résoudre le noeud du problème avec eux.
Ce qui est intéressant que tout n’est pas tout noir ou tout blanc, chez Larsson. Ses héros ne sont pas des chevaliers de la justice immaculés. Eux aussi ont leur petits travers, et prennent des chemins détournés pour arriver à leur fin. Néanmoins, on sait que c’est pour la bonne cause. Il reste juste et honnête.
Le côté sombre de Lisbeth plonge toujours le récit dans une part de mystère. On sait qu’on ne saura jamais vraiment tout ce qu’elle pense et qu’elle a encore de nombreux atouts dans ses poches!
Bref, à nouveau un coup de coeur avec ce dernier tome de la saga Larsson.
Ô rage! Ô désespoir! Pourquoi avoir arraché à la vie, un auteur tel que Stieg!
J’aimais tout chez Stieg Larsson (ou presque, euh, le physique n’entre pas en compte évidemment) : sa manière de raconter des histoires, les intrigues qui naissaient dans son cerveau, les personnages qu’il accouchait, les décors qu’il me donnait à voir.
Adieu Stieg, tu nous manques déjà.
Ma note : 5 étoiles

2 commentaires sur “La reine dans le palais des courants d’air

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  1. C'est aussi celui qui me reste à lire, et je ne me précipite pas non plus. Mais dis-moi, l'eau n'est pas froide à la fin de ta lecture ? 😀

  2. Je fais couler l'eau pas trop vite, avec une technique scientifquement testée pour alterner entre chaud et froid, et en ajouter au bon moment 🙂
    Clair que sinon, au bout de 700 pages, t'es congelé 🙂

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