Charleston Sud – Pat Conroy

Livre de Poche, juin 2011, 797 pages
Je ne connaissais pas encore Pat Conroy. Enfin si, mais juste de nom. Je savais que c’était l’auteur du Prince des marées et de Beach Music, sans en connaître pour autant les thèmes des deux romans. A la lecture du résumé, j’étais vraiment tentée de découvrir l’univers de Conroy.
Auteur américain, Conroy prend pour point central la ville de Charleston en Caroline de sud. Il dresse ici le tableau d’une saga, celle de Léo King, à travers 2 époques : 1969 et 1989. 
Léo King est un adolescent de 17 ans en 1969. Élevé par une mère assez rigide et un père plutôt cool, il a grandit avec le fantôme de son frère suicidé sur les épaules. N’ayant pu faire face à cette perte, il a passé de nombreuses années en centre psychiatrique. Au moment du début du récit, il effectue des travaux d’intérêt général pour avoir été pris en possession de cocaïne. Drogue qui ne lui appartenait pas, mais dont il n’a jamais voulu dénoncer le propriétaire. Léo est un gars simple, plutôt sociable, mais qui a peu ou pas d’ami. Il n’est pas non plus, à première vue, gâté par la nature, avec ses lunettes à double foyer.
Il est amené, par sa mère, par ailleurs directrice d’école, à prendre sous son aile, quelques nouveaux jeunes qui vont intégrer son établissement. C’est ainsi que Léo va faire la connaissance de ceux qui vont devenir ses amis. Venus d’horizons totalement différents, ces jeunes vont se construire une adolescence qui va les lier jusque bien plus tard. C’est ainsi que, 30 ans plus tard, ils se soutiennent toujours afin de retrouver l’un des leur, mourant du sida et disparu à San Francisco. Cet évènement peut-être vu comme le “prétexte” à ce récit.
Il est plutôt difficile de résumer cette petite brique de 800 pages. Ou plutôt non, j’aurais pu réduire à “Saga familiale de Léo King, charlestonien“. 
A travers l’histoire de Léo, Pat Conroy va aborder de nombreux thèmes liés aux deux époques où prend place l’histoire. Tout d’abord, le racisme, l’adolescence et le mal-être, l’intégration, la différence de classes; mais ensuite le sida, la vie de couple et l’adultère, les secrets cachés, etc.
Le roman est divisé en 5 parties qui passent d’un époque à l’autre. Au départ, on découvre les jeunes. Ensuite, on les revoit, 20 ans plus tard, vieillis, mais tout aussi attachants.
Je trouve que Pat Conroy dresse une belle présentation, autant physique que psychologique, de ses personnages. On peut entrevoir les failles de chacun, on ressent leur mal-être, leur manière de fonctionner. Il nous permet de nous sentir un peu dans la peau de chaque protagoniste. Le drame qui a touché Léo bien avant le début de l’histoire a une grande influence sur la vie du héros et sur sa personnalité.
L’écriture de Conroy est assez fluide, simple, rapide à lire. Une bonne balance entre les descriptions et le récit de Léo d’une part, et les dialogues, d’autre part. Son texte n’est pas sans humour. Pat Conroy fait sourire, malgré les sujets lourds qu’il soulève.
Même si je ne suis pas experte en la matière, on sent bien “l’américain” derrière ces pages. Une belle et grande histoire, qui sans être un roman d’action, contient quand même son lot de rebondissements, de suspens. Bref, j’ai trouvé que ce livre avait un bon rythme. J’ai dévoré à vive allure les chapitres (d’assez bonne longueur) qui s’étalaient devant moi. Une fois le nez plongé dans le roman, il n’est pas toujours facile de s’en extraire.
Mais c’est aussi à travers le côté “soap opéra”/téléfilm que l’on ressent cet accent américain. C’est peut-être le petit truc que je pourrais lui reprocher. C’est de servir parfois un peu trop de clichés ou d’images toutes faites. L’idée préconçue que l’on se fait d’une époque et d’un endroit, d’un type de personne, d’une culture, etc… Peut-être d’être parfois manichéen.
Néanmoins, si on ne se formalise pas, cet aspect n’est pas non plus dérangeant! 
On n’est pas dans de la grande “littérature” (et puis, c’est quoi finalement de la grande littérature), mais j’ai passé (et je passe toujours, vu qu’à l’heure actuelle, je ne suis pas encore arrivée au bout!) un vraiment bon moment de lecture et de détente.
Je suis transportée dans une ville que je ne connais pas et j’apprécie les personnages qui me font découvrir cet univers. Le récit ne me demande pas de grande concentration, juste assez pour me laisser m’évader et c’est ce qui compte. Pat Conroy ne me sert pas (du moins pour le moment) de gros clichés neu-neus (et ça, j’aime pas!!), il ne verse pas dans le sentimentalisme fleur-bleue à outrance. Juste ce qu’il faut.
Bref, pour moi, Charleston Sud est un bon roman, qui rempli sa mission de délassement. Ce titre m’a donné envie de découvrir un peu plus cet auteur.
Ma note : 3,5 étoiles
J’ai reçu ce livre dans la cadre du partenariat Newsbook – Le Livre de Poche. J’en profite pour remercier vivement les Newsbookeuse et l’éditeur de m’avoir permis de découvrir ce titre!

4 commentaires sur “Charleston Sud – Pat Conroy

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  1. Franchement, franchement…
    on peut se dire que c'est cliché (héros hyper catho, racisme, etc…), mais depuis que j'ai tourné la dernière page, je me rends compte que le cadre me manque un peu 😉 Plus difficile de me replonger dans l'univers de ma nouvelle lecture! 😉 (mais nouvelle lecture sympa aussi hein… juste que je suis lente. C'est 1974 de David Peace).

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