Le chant du bourreau – Norman Mailer

Petit retour en 2009 avec des notes de lecture en retard…

Le chant du bourreau de Norman Mailer, petit pavé écrit vers 1981, réédité dans la collection Pavillon poche de Robert Laffont en mars/avril 2009, m’a totalement emballé!
Je n’ai pas lu d’une traite les quelques 1291 pages du roman, mais plutôt en deux étapes. Le livre est divisé en deux parties de 500 et 700 pages. (Je parle beaucoup du nombre de pages, mais ça faisait longtemps que je ne m’étais pas engagée envers une telle brique… ma dernière expérience doit remonter avec le Comte de Monte Cristo qui ne faisait “que” 800-900 pages le tome).
Quelque soit l’épaisseur du roman, dès que l’on ouvre la couverture du livre de Mailer, on pénètre dans une immense saga.
Cette histoire, c’est celle de Gary Gilmore. Personnage d’un réel fait historique qui s’est déroulé aux Etats-Unis dans les années 70.
Norman Mailer relate l’histoire de cet homme via un travail documentaire et des témoignages de ses proches. Un récit tellement bien écrit qu’on a vraiment l’impression de se plonger au coeur du sujet en première ligne.
L’histoire : Gary Gilmore sort de prison, où il a passé la majeure partie de sa vie (près de 20 ans sur ses 36). A sa sortie, une cousine va le prendre sous son aile et tenter de le réadapter à la vie sociale. Très vite, il fait la rencontre de Nicole dont il va s’enticher. Un amour tantôt réciproque, tantôt déchiré de la part de la jeune fille-mère. La réinsertion de Gary se fait tant bien que mal, et après 9 mois de liberté et quelques petits larcins, Gary commet deux meurtres.
Pris en chasse par la police, Il est renvoyé manu-militari en prison. C’est à ce moment que Nicole prend conscience du profond attachement qui la lie à Gary. Elle ne vit désormais plus que pour lui et est prête à mettre fin à ses jours, en même temps que son homme alors emprisonné, afin d’être réuni à jamais. Tentavies qui vont échouer.
Gary est alors inculpé pour le double meurtre et condamné à la peine de mort. Peine contre laquelle Gary ne souhaite pas faire appel, au grand dam de ses avocats.
L’affaire Gilmore devient donc un fait majeur dans l’actualité judiciaire qui va animer les médias.
Difficile de résumer cette brique, tellement elle est foisonnante!
En quelques mots, on pourrait dire “l’histoire d’un criminel refusant de faire appel”… ou comme l’a fait l’auteur “Une histoire d’amour américaine” (sous-titre de l’ouvrage).
Mailer nous emporte dans un récit palpitant sur la vie d’un homme, son appartenance à la communauté mormon, une culture, la vie carcérale et le monde judiciaire. Le portrait fascinant d’un personnage ambigu et à multiple facettes, une personnalité difficile à cerner.
La première partie concerne les neuf mois de vie en liberté de Gilmore, la seconde (plus épaisse) relate son combat pour être fusillé, espérant ainsi une rédemption pour une autre vie en osmose avec Nicole.
J’ai été totalement happée par le roman, même si je l’ai lu en deux fois.
Il est difficile de classer ce roman dans la catégorie fiction tellement Mailer se base sur la réalité (enfin bon, je n’y étais pas et n’ai pas étudié le sujet en profondeur, mais pour ce que j’en ai lu, le roman tient plus ici du documentaire romancé que de la fiction basée sur des faits réels… enfin quoique, vous allez me dire que c’est vague comme description).
Une chose est sûre, sachant qu’il s’agit de faits réels, impossible d’imaginer que Mailer n’a pas suivi les protagonistes pas à pas depuis le début.
Le style de Mailer est qualifié de New journalism, c’est-à-dire l’usage appliqué de techniques journalistiques dans le récit de fiction.
Autant que je me souvienne (baaah oui, ça fait déjà plus d’un an que je l’ai lu…), Mailer ne propose pas de courtes phrases ou des rebondissements à tous les chapitres, mais le rythme n’en n’est pas moins haletant. Même si je connaissais l’issue de l’histoire, j’ai été absorbée par le déroulement et le développement qui s’étalait sous mes yeux.
Une oeuvre à découvrir!!
(Et j’en profite pour remercier Pierre qui m’a conseillé ce livre, même si je ne pense pas qu’il passera par ici ; -) )

Ma note : 4 étoiles

Le chant du bourreau, Norman Mailer, Pavillons poche, avril 2009, 1300 pages

4 commentaires sur “Le chant du bourreau – Norman Mailer

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  1. Je n’avais pas réalisé que c’était un tel pavé, woaw! En lisant son billet, on dirait que Mailer se concentre beaucoup plus sur la dernière partie de la vie de Gary Gilmore, qui est au final peu abordé dans Un long silence. Du coup, je pourrais effectivement me laisser tentée, histoire d’en savoir plus sur Nicole et ces derniers mois.

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