Rafael s’apprête à vivre ses trois derniers jours. Il a fait une affaire. C’est sûr. Une avance de 250 dollars et un montant total de 30 000 dollars! Avec ça, sa famille va pouvoir s’en sortir.
Rafael est alcoolique et analphabète. Il vit aux abords d’une décharge, à Morgantown, avec sa femme, ses trois enfants et une petite communauté de rejettés sociaux.
Rafael vient de vendre sa vie pour un snuff movie. Il avait toujours cru que son existence ne valait rien, mais ce sacrifice va rapporter gros à ses survivants.
Malgré la violence des propos tenus par le réalisateurs par rapport au déroulement de la scène du film, Rafael n’a pas fait demi-tour. Il veut le meilleur pour sa famille, car il sait qu’ils peuvent s’en sortir. Il leur manque juste un peu d’argent pour s’intégrer à cette société qui ne veut pas d’eux.
Les mots de l’auteur sont durs quand il décrit le snuff movie, mais le récit est encore plus dur. Les conditions de vie de cette “communauté” sont inconcevables et pourtant elles existent vraiment. Le mot espoir ne fait plus partie du vocabulaire de la plupart d’entre eux, excepté pour Rafael depuis qu’il a “signé” le fameux contrat. Le seul refuge, c’est l’alcool. Cet ami qui panse les blessures (au propre comme au figuré) et qui aide à surmonter la souffrance d’une vie sans avenir.
Ce qui m’a le plus dégoûté dans cette histoire, c’est la facilité avec laquelle le gros réalisateurs s’est joué de ce pauvre type. Il le vole sans scrupule. Lui promet un avenir doré pour ses proches… et Rafael est le seul à ne pas se rendre compte de la supercherie. Il est honnête et pense faire une bonne affaire. Il pense mener la danse lors de la négociation alors qu’il n’est qu’un pion.
Et pourtant le bonheur n’est pas loin. On sent toute l’émotion de cet homme lorsque pour une fois dans sa vie, il va pouvoir offrir des cadeaux à ses proches.
Le regard que la société porte sur ces démunis fait froid dans le dos.
Un roman qui fait réfléchir.
Oui, un roman déroutant, sauvage, sombre d’amour et de haine, cruel, parfois trop, dans la limite du pathétique et pourtant… il m’avait beaucoup touchée.
Et alors, cette ombre du vent, tu accroches???
J’ai commencé l’ombre du vent à petit pas (pas beaucoup de temps pour lire 😉
mais le vent commence à me pousser dans le dos et le style de Zafon me plait beaucoup!!!
merci pour le conseil!
Bon, je mets mes petites chaussures et je file à la librairie. J’hésitais encore un peu, mais là, c’est décidé.
Contente de t’avoir “lancée”. J’espère que tu ne seras pas déçue par cette lecture!