La belle vie – Matthew Stokoe

Titre : La belle vie (Highlife)
Auteur : MATTHEW STOKOE
Folio Policier – Décembre 2013
513 pages

Ne passons pas par 4 chemins…

❢ Je ne sais plus qui avait motivé l’achat de ce livre, mais je me souviens d’en avoir lu/entendu une chronique et le vouloir absolument. Vendu sous blister, avec le macarons “Violent – Politiquement incorrect – Brutal” me donnait évidemment une petite idée… en fait une vague idée. Mais une fois qu’on a mis les pieds dedans, c’est autre chose. Alors je t’interpelle, toi Ô passant qui passe ici, avec ton petit cœur et ton âme sensible…. Fuyez pauvre fou! Parce que franchement, si t’es pas accroché à ton slibard, tu vas vite en tomber.En gros…

❢ C’est l’histoire d’un type, Jack, installé depuis un peu plus d’un an à Los Angeles qui rêve de richesse et de célébrité. Incollable sur les stars et leur petit monde, il envie leur vie et n’aspire qu’à les rejoindre au panthéon des intouchables. Vendeur de donuts, il a suivi des cours de téléprésentation et est fébrile à l’idée de percer et se faire un max de blés. Il vit avec Karen, prostituée et camée de son état. Tout débute avec la disparition de celle-ci. Après avoir vendu un de ses reins, offert une voiture à son cher et tendre, Karen a mis les bouts. A la dérive, Jack tente de résoudre ce mystèretout en ne perdant pas de vue son objectif premier évidemment- et sa route sera parsemée de rencontres assez particulières… Jusqu’où sera-t-il capable d’aller pour réaliser son rêve… only sky is the limit…

❢ Avec La Belle vie, Matthew Stokoe nous fait une critique plutôt trash du rêve hollywoodien et de la société qui gravite autour. Perso, je pense que le fond polar n’est qu’un prétexte au récit, néanmoins, ça permet de donner de l’intérêt à l’histoire. On ne se roule pas uniquement dans une abominable fange. On ne suit pas uniquement une descente dans les cercles de l’enfer. Et c’est ce qui m’a quand même plu par rapport à d’autres livres du même style; le fait d’avoir quand même une carotte au bout du bâton. Ce roman de Stokoe n’est pas sans me rappeler American Psycho de Brett Easton Ellis, sauf que je me suis beaucoup moins ennuyée en le lisant – je me souviens avoir peiné sa mère pour finir American Psycho. Tout est dans tout, sans l’intrigue “policière”, ça aurait certainement été un chemin de croix.

❢ Côté plume, le style est franchement agréable à lire, ce qui n’est pas le cas de toutes les scènes à salement  proprement parler. Stokoe n’hésite pas et y va à fond dans le mode crade, sale, dégueu… Je ne dirais pas gore, parce que finalement c’est assez peu sanglant. Par contre c’est bien collant de sécrétions de natures diverses et variées. D’où l’avertissement pour les âmes sensibles : c’est clairement brutal et violent. Quand tu lis ce livre, tu prends conscience du terme “politiquement incorrect”. Bizarrement, quand t’as le coeur bien accroché j’entends, ça se dévore. Le style est assez fluide, ses descriptions –au delà de tout ce qu’on peut en penser- ne sont pas lourdes. C’est assez “visuel”. Le ton est léger et sombre à la fois. De plus, le personnage principal n’est pas désagréable à suivre. C’est juste un type “monsieur-tout-le-monde” qui rêve de la belle vie. Les autres protagonistes cadraient bien également dans l’ensemble.

❢  Bref, pour moi, ce livre est un bonne réussite au niveau de l’intrigue, du développement des personnages, du style et du ton de l’auteur. Pour ce qui est du contenu, l’auteur nous donne à voir des perversités immondes et dégueulasses. Il faut être bien accroché pour tenir jusqu’au bout je pense, de par ce côté très visuel qu’il adopte dans ses descriptions. Un livre dérangeant qui fait une critique acide et cynique de la société et de la quête de la richesse et de la célébrité. Un passage me reste en tête, c’est un moment où un ami de Jack lui dit que ces gens sont tellement riches qu’ils sont au-delà de tout quand il s’agit de la quête du plaisir. Prêts à tout pour se satisfaire, ils ne comptent pas (money) pour assouvir leurs fantasmes les plus profonds. J’ai également lu que certains reprochaient à Stokoe d’arriver sur le “tard” avec un roman du genre… arrivant bien plus tard qu’Ellis avec American ou que Palanhiuk avec Fight Club. Franchement, ça ne m’a pas froissé.

Défi ValériAcr0Acr0 me l’avait choisi dans le cadre de notre défi pour son titre, La Belle vie, en lien avec l’été, toussa toussa… elle n’avait pas vu que sur l’édition papier, un macaron garnissait la couverture.

2 commentaires sur “La belle vie – Matthew Stokoe

Ajouter un commentaire

  1. C'est vrai que l'ajout d'un blister et d'un macaron peut donner un indice sur le potentiel trash de l'histoire. Dans la description des scène, le côté sanglant/crade ajoute quelque chose au développement de l'histoire ou sert surtout à choquer ? Ah écoutes, finalement ce livre était bien choisi au vu de la thématique de tes lectures aoûtiennes 😀

    1. Je suis complètement dans les plans cul là 🙂 AHAH (avec Dirty Sexy Valley, qui était très bon!)
      D'un côté, on peut se dire que les scènes sont gratuites, mais d'un autre ça apporte quand même son sens à l'histoire. Si on "citait" juste la scène, ça n'aurait évidemment pas le même impact que de le décrire. Maintenant, je pense que l'auteur fait quand même montre d'une certaine "froideur" dans ses descriptions, à savoir qu'il n'en rajoute pas non plus gratuitement. Il n'enlaidit pas en plus les scènes déjà dégueu… Donc dans ce sens, je ne trouve pas que c'est pour faire du "show".
      De plus, c'est plutôt bien écrit… donc voilà. Je valide quoi… Même si le côté cru de ce livre n'est pas pour tout le monde.

      Franchement, je trouve qu'un Fifty shades est bien plus agressif pour l'oeil que ce Belle vie… au regard du niveau d'écriture 🙂
      Stokoe utilise une belle palette de mots, ce n'est pas juste sordide 🙂

Laisser un commentaire

Fièrement propulsé par WordPress | Thème : Baskerville 2 par Anders Noren.

Retour en haut ↑