Dévoreur – Stefan Platteau

TITRE : Dévoreur (Les sentiers des Astres #0)
AUTEUR : Stefan PLATTEAU
Les Moutons Electriques – 6 octobre 2015
144 pages

Vous prendrez bien un petit résumé avec votre thé?

❢ Vallée de Pélagis. Peyr Romo, mage, s’en va pour une mission, laissant sa femme, Aube, et ses deux enfants à demeure. Vidal, leur ami éleveur d’ânes, vit non loin de là avec ses deux filles. Durant les absences de Peyr, Aube passe beaucoup de temps avec Vidal à discuter. Mais bientôt, le comportement paisible de Vidal semble avoir changé. Aube s’inquiète de cette mystérieuse transformation. Est-ce que l’astre qui brille étonnement fort au dessus de sa maison aurait une influence néfaste sur l’homme? L’absence de Peyr n’a jamais autant pesé sur les épaules d’Aube.

Et mon avis, je vous le trempe?

❢ Petit en-cas pour nous tenir tranquilles en attendant la suite de Manesh, Dévoreur nous plonge dans un prequel à l’univers créé par Stefan Platteau. Et c’est un en-cas que l’on dévore sans retenue, tout dégoulinant d’une belle écriture qu’il est. Plutôt que “court” roman, je le qualifierais de “long” conte dans lequel l’auteur fait revivre ce bon vieux mythe de l’ogre. Il arrive à nous donner froid dans le dos, grâce à sa manière de donner vie à un univers de fiction juste avec des mots.
❢ C’est un fait sûr et certain, Stefan Platteau manie vraiment bien les mots. Ses phrases sont chantantes, et il s’applique dans ses descriptions. D’ailleurs, je dirais plutôt que ce livre se déguste, se savoure. Petit à petit, son univers se découvre aux yeux du lecteur, un peu comme si on observait un peintre en cours de travail. De sa plume naît un univers fictif qui semble très très réel. Un livre court, certes, mais dense. Ses phrases ne sont pas creuses et chaque paragraphe apporte sa pierre à l’édifice.
❢ Le récit est réparti en 4 ou 5 chapitres, chacun donnant voix à l’un des personnages principaux. On découvre l’histoire d’un point de vue différent en suivant la chronologie –je ne suis pas claire… en gros Aube ouvre l’histoire, ensuite vient la voix de Peyr qui continue l’histoire, etc… On n’est pas dans un schéma où toute l’histoire est revue du début à la fin par chaque personnage. Ce changement de voix colle plutôt pas mal avec la montée de la tension narrative. Au fur et à mesure le ton se fait plus grave et incertain. Plus on avance et plus on se recroqueville, on se tapit sous le tapis les couvertures : scènes plus crues, frissons, dents pointues et grand chaudron. A la manière des contes d’origine –à savoir avant édulcoration contemporaine-, certains passages sont plutôt rudes.❢ En tant qu’objet, ce livre est aussi un bel objet. Un soin particulier a été mis dans l’élaboration graphique de l’ensemble : un petit format carré, une couverture cartonnée avec une découpe qui donne un aperçu sur l’illustration intérieure, des pages ornementées,…
En bonus, j’avais aussi envie de souligner la dédicace que Stefan Platteau fait à sa fille en fin d’ouvrage. Un clin d’oeil plein d’humour et de tendresse qui donne un peu une idée du personnage.

❢ En bref, Stefan Platteau nous replonge dans nos pyjamas d’enfants. Il réveille nos peurs primales grâce à une plume qui donne littéralement vie à son univers, aux personnages et à l’intrigue. J’avais déjà été séduite par l’écriture de l’auteur avec le premier tome de sa série “Les sentiers des Astres”, Manesh. Et, selon moi, ce prequel confirme le talent et les qualités de conteurs de Stefan Platteau. Et je ne dis pas ça uniquement parce que le type est fort, fort sympathique- et bien de chez moi-, mais parce que ses romans sont de véritables invitations au voyage : paisibles, agréables à regarder, mais aussi palpitants et rebondissants. Un auteur qui vaut vraiment le détour!Défi ValériAcr0❢ Acheté lors du festival des littératures de l’imaginaire de Chaudfontaine en novembre dernier, j’avais lu quelques pages de ce livre, histoire de me donner l’eau à la bouche. Il n’aura pas fait long feu dans ma Pile à Lire, car Acr0  me l’a choisi pour le mois de janvier 2016 dans le cadre du Challenge ValeriAcr0. 

6 commentaires sur “Dévoreur – Stefan Platteau

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  1. Je n'ai pu apprécier que le livre-objet, mais il est magnifique 🙂 Une très belle édition et une jolie découpe, oui.
    (Je suis ravie de voir ta chronique en ligne, je ne pensais pas la voir si tôt comme tu es moulti occupée en ce moment)

    1. Perso, je n'ai vu que des bons avis, mais j'imagine que ça ne plaise pas à tout le monde.
      Je trouve que c'est vraiment bien écrit et qu'il vaut la peine d'être découvert. Laisse toi tenter 🙂

  2. J'ai vraiment envie de me l'acheter celui-là un jour, mais il est un peu cher …. Comme toi j'ai beaucoup aimé Dévoreur et je suis à peu près sûre que celui-là va me plaire aussi 🙂

    1. C'est vrai que ce sont des grands formats (par contre, ils ne sont pas plus chers que d'autres maisons d'éditions). Dévoreur est en effet plus petit et plus "cher" pour sa taille, mais Manesh reste dans la gamme de prix.
      C'est le problème quand on aime… ça revient vite cher et il faut faire des choix… Je ne sais pas s'il est prévu en format de poche (ni pour quand).

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