Le cannibale de Crumlin road – Sam Millar


TITRE : Le cannibale de Crumlin road (Karl Kane #2) (The dark place)
AUTEUR : Sam MILLAR
Ed. Seuil Policiers
VF : 08/01/2015 (VO : 2009)
295 pages

It’s the story-time!

❢ La vie de détective privé n’est pas chose aisée. Karl Kane en fait les frais. Alors que Belfast est aux prises avec un monstre s’en prenant à des jeunes filles “perdues”, abandonnant des corps mutilés et vidés de leurs organes, Kane reçoit la visite d’une adolescente. Sa soeur, junkie, a disparu. Le privé décide de mener l’enquête, et la recherche de la jeune-fille va malheureusement (pour elle) le mettre sur la piste du tueur. Une traque sanguinaire et malsaine dans les bas-fonds de la ville, qui pourrait peut-être bien ouvrir une voie vers des hautes sphères.

Where is my mind?

❢ Nouvelle incursion dans le monde merveilleux de Harry Potter Sam Millar. Le cannibale de Crumlin Road est en fait le second tome d’une série mettant en scène le détective privé Karl Kane. Je n’ai pas lu le premier tome, néanmoins ça ne m’a pas empêché d’entrer pleinement dans l’histoire. De fait, on “connaît” moins bien le personnage –et je pense que dans ce genre de roman noir, c’est super important et intéressant de pouvoir suivre le développement du personnage central- mais Millar n’hésitera pas à insérer des rappels à propos de l’enquête précédente ou de la vie de Kane.

❢ Donc, grande plongée dans l’univers noir du polar. J’ai trouvé que Sam Millar intégrait pas mal de codes du genre. D’accord, je ne suis pas experte en la matière, mais j’ai quand même quelques notions. Un cadre social rude, un personnage principal plutôt borderline, une situation financière catastrophique, une vie de famille tumultueuse, des relations humaines dégradées, des policiers véreux, la maladie, l’alcool, la drogue… bref vous avez compris, on n’est pas chez Disney –quoique, ils ont dû prendre de la drogue pour imaginer certaines histoires ou musique là-bas. J’aime beaucoup ce genre de roman et étant sortie plutôt enthousiaste de ma première rencontre avec Millar, je partais avec de bons espoirs. Bon par contre, je n’ai pas trouvé une totale satisfaction. J’ai bien aimé, mais avec quelques réserves.

❢ L’histoire se met vite en place et je trouve ça pas mal. Après le prologue, on se retrouve en compagnie de Karl Kane, qu’on va apprendre à découvrir petit à petit –si ce n’était pas déjà fait avec le premier tome.  Les premières interactions permettent de se faire une idée sur le personnage, son mode de fonctionnement et sa psychologie. Cette description passe également à travers le langage et la verve de notre (anti)héros. Le style est direct, basé sur du langage parlé et alterne généreusement entre les pensées de Kane et les dialogues qu’il entretient avec les divers personnages. Cette manière d’écrire le récit donne un assez bon rythme même s’il s’avère que Kane peut devenir un peu agaçant dans son ton. Le livre s’engloutit littéralement. Certaines remarques ont été émises par rapport à la traduction quelque peu bancale avec les expressions. Perso, je n’ai pas lu la VO et je ne  me suis pas trop arrêtée là-dessus.

❢ Côté personnages, on peut dire qu’ils sont hauts en couleurs. Très caractérisés, on est quand même pas loin de la caricature. Au début, j’ai trouvé ça plutôt entraînant, mais je me suis un peu lassée au petit à petit. Un bémol lié également au déroulement de l’intrigue. Dès le début, on a la puce à l’oreille quant à l’identité du vilain, le but étant de savoir si le détective va s’en sortir, dans quel état et de quelle manière. Comme pour les personnages, j’étais emballée par le démarrage de cette intrigue, mais au fur et à mesure de ma lecture, j’ai été un peu déçue par la tournure des choses. Certains enchaînements étaient un peu extravagants, mais surtout assez téléphonés. C’est cet aspect qui a grandement diminué ma satisfaction de lectrice. Sam Millar opte pour des chemins un peu trop facile pour arriver à ses fins ou justifier ses moyens. Dommage. Alors, je ne dis pas que l’intrigue doit être aussi complexe que la théorie de la relativité –enfin, pour ce qui me concerne, c’est complexe oui- mais il y a des choses que j’ai un peu de mal à digérer. Trop vu, trop lu, des zones un peu ombrageuses ou brouillonnes.

❢ En bref, je ne vais pas non plus te laisser partir sur une note négative. Sam Millar propose une bonne entrée en matière, un polar qui se lit facilement et qui est un vrai page-turner. Le ton y est, le cadre aussi. Je lui donne d’ailleurs une bonne note dans le plantage de son décor : ambiance pesante et glauque, tant dans la condition des personnages que dans les différentes scènes mettant en scène le tueur en action-âmes sensibles s’abstenir. De nombreux passages ne sont pas sans rappeler Le silence des agneaux. On ressent bien le malaise installé dans cette ville. J’ai apprécié faire la rencontre de Karl Kane. Même si ce n’est pas une priorité, je pense que si l’occasion se présente, je renouvellerai ma découverte des aventures de Karl Kane, histoire de donner une chance à Millar de me séduire un peu plus avec son détective. Son écriture est percutante, il ne manque pas grand chose pour gagner des rocks.
Un merci à Babelio et aux éditions Seuil pour cette découverte.

 

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