Esprit d’hiver – Laura Kasischke

❢ Avec Esprit d’hiver, Laura Kasischke plonge son lecteur dans un ambiance neigeuse et de fêtes de fin d’année avec brio… mais pas que! Reçu dans le cadre de l’opération “Les Matchs de la rentrée littéraire 2013” organisée par Price Minister-Rakuten, j’ai découvert un roman fort, surprenant et dense. Pour l’opération, la cotation se fait sur 20…. ce sera donc un 16/20!

Vous prendrez bien un petit résumé avec votre thé?

Ch. Bourgeois, août 2013, 276p.

❢ C’est le matin de Noel, Holly et son mari se réveille tardivement.
Lui, démarre en trombe vers l’aéroport pour aller chercher ses parents. Elle, se prépare pour recevoir ses invités pour le réveillon.
Mais Holly est submergée par un sentiment de culpabilité et une phrase qui lui revient sans cesse en tête “Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux!”
Un malaise qui s’accroît alors qu’elle se retrouve seule avec leur fille, Tatiana, habituellement affectueuse, qui se montre plutôt froide et distante.

Un petit avis pour tremper dedans?

❢ Esprit d’hiver est le second roman de Laura Kasischke que je lis. Agréablement surprise avec La couronne verte, c’est assez bluffée que j’ai refermé ce nouveau livre.
Kasischke plonge son lecteur au coeur d’un récit introspectif et étouffant. Très rapidement, le décor est planté. Le malaise, déjà bien présent dès les premières pages, va aller crescendo.
Holly a loupé son réveil. Ca la stresse et lui file quasi des angoisses. Elle culpabilise et se persuade que c’est à cause de ça que sa fille se montre plutôt froide et distante.

❢ Introspectif, parce que tout au long de l’histoire, Holly se remémore les souvenirs de l’adoption de Tatiana. Toutes les démarches qu’ils ont entrepris, leurs voyages en Russie, le retour aux Etats-Unis, et ces 15 premières années avec leur fille. Tout cette démarche psychologique se fait au son d’une phrase qui lui revient constamment à l’esprit. Une phrase qui la torture, qu’elle souhaiterait mettre à plat sur papier… sauf qu’elle n’a pas le temps. Elle s’est levée trop tard et doit préparer le repas de Noel. Cette phrase participe au malaise ambiant qui règne. Pendant toute l’histoire, je n’ai pu m’empêcher de me demander ce qui c’était passé en Russie qui puisse la mettre dans un état pareil. Le genre de petit détail qui pousse à tourner les pages sans s’arrêter.

❢ Etouffant, parce que ce roman est un huis-clos. Mis à part la présence du mari dans les 2-3 premières pages, le lecteur se retrouve vite seul en compagnie d’Holly et de Tatiana. Les relations sont plutôt tendues entre la mère et la fille, et on se retrouve au milieu, tel un spectateur invisible de toute la scène. Seuls quelques coups de téléphone donnent un peu d’air.
Le blizzard qui s’installe, joue également un rôle important dans l’histoire.
Premièrement, il enferme encore plus la situation, impossible de sortir ou d’entrer. Ensuite, la manière dont il est décrit m’a vraiment donné l’impression d’être coincée en dessous-et donc d’étouffer. Mais en bonus, la présence de toute cette neige m’a vraiment plongé dans cette ambiance de Noel.

❢ C’est également un roman très psychologique. Le récit est basé sur les souvenirs, les sentiments et les perceptions d’Holly. Mais le lecteur en prend aussi plein la tête. On tente de comprendre et de démêler les fils. La situation est complexe, et le malaise m’a également envahi. Laura Kasischke a construit son roman de telle manière que tout du long, on peut sentir que des éléments nous échappent. Et pour les découvrir, il faut…tourner les pages!
Sa manière de décrire l’environnement et de faire parler les personnages sont agréables. Le style est assez rythmé. Les focalisations internes sont prédominantes, mais les dialogues sont également présents, ce qui donne une bonne dynamique au récit.

❢ En bref, thriller ou roman psychologique, Esprit d’hiver est avant tout un livre qui happe le lecteur dans une atmosphère palpitante et inquiétante à la fois. C’est un roman qui met mal à l’aise, qui dérange un peu, mais qui laisse planer une bonne dose de mystère du début à la fin.
Personnellement je me vois bien relire ce livre au coin du feu, avec une bonne couche de neige de l’autre côté de la vitre.

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