Mythologies – Roland Barthes

❢ Cher Roland,
(Tu permets que je t’appelle Roland?)
Points Essais, mai 70, 233p
Après de longues années (plus de 10 ans, je pense), tes Mythologies ont été déracinées de ma PAL par Acr0, ma potesse de défi. Et c’est heureux, car c’est un peu ça le but de ce défi : déloger les récalcitrants, les oubliés, les “j-ose-pas-me-lancer”, les “je-le-garde-pour-plus-tard” (mais on sait pas quand c’est plus tard), etc.
Et puis il faut dire que ça met un peu de piment dans le choix des lectures. On ne sait jamais ce que l’autre va sélectionner (et comment elle va le faire… parce que pour ce qui te concerne, c’était par le choix d’un chiffre au hasard, oui c’est dur, mais c’est comme ça.) Il y a cette attente, cette joie ou un certain désenchantement.
En effet, je me suis sentie un peu Mylène (Farmer) à l’annonce de cette lecture de juin :
– Et pour toi ça sera Roland Barthes!
– Waiis! Fêtes! Danse de la joie!! Quoi? mais euh ça comptait toujours les livres achetés pendant les études?
– Oui, il est dans ta PAL!

 

 

❢ Cher Roland,
(Tu permets que je t’appelle Roland?)
C’est avec un engouement certain que je me suis procuré tes Mythologies. Évoquées pendant mes études en communication, elles avaient fait l’objet d’une telle passion de la part du prof, que ni une, ni deux, je n’avais hésité à les acheter. Puis bon, lectures imposées prenant le pas sur les lectures complémentaires, les Mythologies ont un peu pris place sur une étagère, pour n’en bouger qu’au gré de mes déménagements. D’étagères en étagères, elles n’ont, par contre, jamais été maltraitées! Pas un coin corné, pas une page arrachée, et jamais n’ont servi de cale-porte. Qui plus est je me suis toujours promis de les lire, un jour. Et ce jour est arrivé, en ce 1er juin 2013.
Par contre, juin s’annonçait quelque peu chargé et diverses choses ont occupé mon esprit. C’est assez bien dire que je n’ai pas eu trop la tête à la lecture. Ou plutôt si, mais à la lecture de choses un peu légères, rapides. Alors quand j’ai ouvert tes Mythologies je me suis trouvée un peu dépourvue face aux belles longues phrases que tu sortais de ta plume.
Oui, c’est pensé, c’est réfléchi, c’est étudié, mais quand je suis en mode lavette de cerveau, ce genre de phrases, ça a vite le don de me souler.
Oui, je voyais bien le propos, et le but développé derrière ce texte, mais j’ai eu beaucoup de difficulté à dépasser la page 30.
Tu vas me dire que je n’ai vraiment pas forcé sur ma cervelle, que j’aurais pu faire l’effort d’avancer un peu plus, et qu’au lieu de me vautrer dans le divan sur mon Candy crush, j’aurais pu faire respirer ce cerveau, faire circuler les idées qui y sommeillent, raviver la flamme qui animait ma période universitaire, cette soif de connaissances, blablabla.
Oui, Roland, j’aurais pu. Puis bon c’est pas comme si j’avais trois enfants et un château à entretenir finalement. Je ne bosse même pas 60 heures/semaine (mais je bosse quand même.)

 




❢ Cher Roland,
(Tu permets que je t’appelle Roland?)
J’ai essayé. Je ne me suis peut-être pas donnée à 100%, mais je me suis donnée.
Roland, tu es revenu dans ma vie à un moment où je n’étais pas prête à te recevoir et ça n’a pas collé.
Roland, ne m’en veux pas, mais je n’ai pas été jusqu’au bout. Ce n’est pas contre toi, ne le prends pas mal, mais je n’ai pas trouvé le plaisir escompté pour une lecture.
Roland, je crois que notre histoire s’achève ici. Peut-être qu’un jour… mais je ne voudrais pas te donner de faux espoir et je préfère te dire Adieu…

 

signé,
Valériane
ps : Si je mets un 0 rocks, ce n’est pas parce que j’ai usé mes yeux, mais juste pour l’abandon.

 

11 commentaires sur “Mythologies – Roland Barthes

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  1. Ouf, me voici pour commenter ! Je l'ai lu via la tablette, mais impossible de commenter. OMG, 10 ans ?! Ah oui, quand même. Héhé, oui mais par random, l'avantage c'est que tu ne pouvais pas m'en vouloir directement. Après, c'est sûr que cela permet de l'évacuer (et c'est une bonne chose, une décennie à le garder… pour rien). Par contre, je ne me souvenais plus que c'était un livre pour tes études, tiens !
    Ahah terrible chronique 🙂 Mais alors que vas-tu en faire ? le revendre ? le garder ? l'utiliser comme cale-porte ?

    1. No souci 🙂
      Baaah au moins 10 ans… ça va faire 11 ans que je suis sortie en fait. Enfin bon, je pense que ça ne doit pas être le plus ancien de ma PAL 🙂 (On ne se refait pas hein).
      Non mais ça va, je ne t'en veux pas. C'est le jeu, ce tirage au sort. Puis bon, fallait bien qu'il sorte de ma PAL à un moment ou un autre quand même.

      Vais toujours le garder. On ne sait jamais, une table bancale…. 🙂

  2. Cher Roland,
    Moi non plus je n'ai pas eu le courage, même si moi aussi j'avais cédé aux élans des profs de prépa et j'avais acheté les Mythos, les étoiles dans les yeux et le porte-feuille en berne à chaque sortie de librairie. Moi aussi -encore- je t'ai fait dormir sur les étagères. C'était il y a une dizaine d'années -toujours aussi-, mais je n'ai pas attendu autant de temps pour me débarrasser de ce titre, heu, pour l'offrir à une âme plus élevée, plus patiente que moi -à savoir une étudiante qui y croit encore, la bienheureuse. Pardon, Roland.

    Et merci Valeriane pour ce billet si drôle et irrévérencieux!!

    1. Aaah que de points communs… mais je pense que Roland ne va pas nous en vouloir… d'où il est il ne le peut plus, si?

      As-tu eu des nouvelles de cette étudiante? 🙂
      T'avais déjà tout compris en fait. J'ai gardé espoir trop longtemps.

      Tu es la bienvenue ici. Ca me fait plasir qu'il t'ait plu ce billet 🙂

    1. Peut-être a-t-elle disparu suite à cette lecture… une chute vertigineuse dans les limbes de la socio-communication…
      Who knows?!
      Non mais quel mystère insoutenable! Appelez Derrick! Il nous faut un enquêteur hors-pair!

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