Alice au pays des merveilles – Chauvel & Collette

Drugstore, mars 2010, 71 pages
Embrigadée dans une lecture commune “spéciale anniversaire” par Acro, je me plonge ENFIN dans cette BD que j’avais reçue à Noel (2010, hum hou!hou!).
Pourquoi “spéciale anniversaire”… parce que mon anniversaire est le 18 qui arrive, et Acro le 17… donc on en profite pour se faire plaisir! 
(J’en profite pour te souhaiter un joyeux anniversaire, car je pense que cette chronique sera publiée ce mardi).
Donc, ce dimanche était dédié à une chute dans le monde merveilleux de cette chère Alice!
Oui, cette petite fille curieuse et toute blonde, dont l’histoire a été largement adaptée, notamment par Disney et Tim Burton sur grand écran; et par Chavel & Collette, ou encore Lost Fish, en BD.
L’adaptation de Chavel & Collette est vraiment réussie! Ils se sont bien appropriés l’univers de Lewis Carroll pour en donner une version à leur sauce qui prend vraiment bien.
Tout d’abord au niveau du texte, Chavel propose un scénario bien ficelé de l’histoire. Évidemment, réalisée en un tome, cette version est plus courte que la version romancée. Néanmoins, il nous ballade à travers les moments clés de l’histoire d’Alice.
Les dialogues qu’il propose sont totalement raccord avec l’univers du Pays des merveilles. C’est-à-dire, complètement à l’ouest, et avec beaucoup de communication à sens unique entre les personnages. Ce monde est complètement barré, les personnages sont absolument loufoques, et ça se ressent bien à travers les mots qu’ils disent. C’est parfois sans queue-ni tête, et ça joue sur les sentiments de l’héroïne.
Au niveau du graphisme, welcome dans une monde totalement onirique. Première particularité, Alice n’est pas cette fillette toute blonde (voire jaune) que nous l’a présenté ce bon vieux Walt; mais bien une petite noirette (expression similaire à “brunette”, mais pour les filles à cheveux noirs), avec un carré plongeant et une garniture à une mèche.
Les dessins sont à la fois doux et moelleux, et aussi complètement effrayants. J’ai vraiment eu envie de me couler doucement dans les décors. Les passages “d’une case à l’autre” étant estompés, ils donnent une réelle sensation de fluidité. D’autres part, les personnages sont franchement intriguants et font parfois peur. Quelle idée passe par la tête du chat du Cheshire pour avoir un tel sourire… si c’est pas nous bouffer tout cru, je me demande bien ce que c’est!
La chenille est un mystère à lui tout seul. Un visage au trait dur, dans une fumée doucâtre. Est-il bon ou mauvais? Je pense qu’il est tout simplement allumé parce qu’il fume trop la chicha surtout!
La Reine de coeur, fidèle à elle-même, est un personnage laid et stupide!
Notons au passage, comme me le faisait remarquer Acro, l’adaptation du “qu’on lui tranche la tête” à “qu’on le décapite!” (expression qui fait plus froid dans le dos que la première finalement). Cette phrase burlesque est une sorte de gimmick de cette histoire. Cette phrase qui vient vite à l’esprit quand on pense à Alice au pays des merveilles (un peu comme les chansons qui reviennent quand on pense au dessin-animé de Disney). Le Roi a plus de présence que dans l’adaptation ciné, où il est vraiment le boulet totalement dépité.
Autre personnage qui m’a aspiré du frisson, c’est le Chapelier Toqué! Admirablement bien croqué, on ne peut s’empêcher de penser qu’il porte bien son nom! Une folie douce qui s’inscrit dans ses traits, mieux que dans la version Disney, mais assez proche de la vision de Tim Burton. 
Autre note, soulignée par Acro, est cette similarité graphique que l’on retrouve entre les adaptations de Burton et de Chavel & Collette. Les deux oeuvres sont sorties quasi en même temps, on ne peut donc pas prendre ça pour du “copiage”. Mais il faut dire que l’univers créer par Tim Burton, au fil de ses films et illustrations se prête plutôt bien à une adaptation d’Alice et qu’il peut avoir inspiré beaucoup de monde aujourd’hui. Une vision un peu tordue pour une histoire très tordue. Quoi de mieux pour une totale immersion!
Mais je pense aussi que Collette a sa propre patte et qu’il l’imprime vraiment bien sur ce récit.
Il crée un nouvel univers qu’il me tarde de découvrir dans d’autres albums (notamment dans Le petit bois du dimanche soir qui est sur ma table de chevet, cadeau d’une personne dont j’ai déjà cité plusieurs fois le nom ici 😉 ). Une tendance à l’onirisme, un côté un peu flou ou à part, qui fait parfois froid dans le dos, et qui participe à la création de nouveaux contes. (Le but du conte n’est-il pas de faire peur aux enfants afin de leur faire prendre conscience de certains notions de la vie…).
Petit bonus que je n’avais pas encore remarqué depuis que je l’avais reçu (enfin il me semble). Alors que je m’installais pour lire, je me suis vite aperçue que la jaquette allait m’encombrer. J’ai donc décidé de la retirer. Et c’est avec un grand plaisir que j’ai découvert la couverture même de l’album : Toute noire avec le visage du Chat du Cheshire… une couverture que j’aurais vraiment envie de mettre dans un cadre au mur!
Au final, que dire de plus, à part que j’ai vraiment aimé me plonger dans cet album et que j’y reviendrai certainement souvent!
Ma note : 4 étoiles et un plaisir de lecture intense! 
Ps : Non, je n’ai pas reçu 12 euros pour chaque “froid dans le dos” que j’écrivais… 😉

10 commentaires sur “Alice au pays des merveilles – Chauvel & Collette

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  1. Rolala, la couverture avec le Chat est trop belle !

    Tiens, toi aussi tu as des livres reçus à Noël de l'année dernière que tu n'avais pas encore lu ? 😀 on est toute pareille ^^

    Sinon, cet album est bien intrigant 🙂

  2. Salut Olya!
    Euh… oui j'ai encore trucs reçus il y a des lustres que je n'ai pas encore lus… on va dire que c'est pour faire durer le plaisir!! 😉

    Cet album vaut vraiment la découverte!!

  3. Merci ma poulette 🙂
    Ahah, oui les dialogues sont à l'ouest ^^ Encore faut-il qu'on connaisse l'oeuvre originale pour apprécier. J'aime beaucoup l'expression "doux et moelleux", car c'est exactement ça.
    Je pense que c'est Disney qui a voulu le "on lui tranche la tête" plus compréhensible par le jeune public que le verbe décapiter.
    Ah tiens, je n'ai pas parlé de ces deux oeuvres à l'esprit un peu identique 🙂
    J'approuve ! Moi aussi j'accrocherai bien la couv' au mur ^^

  4. Lol, je ne sais pas d'où je sors "doux et moelleux"… mais c'est ce que ça m'inspire 😉
    Ce n'est pas toujours facile de parler des images 😉
    "Qu'on la décapite!!!!!!" 😉
    Chouette adaptation en effet.
    Je ne connais pas Carroll à fond, mais j'ai bien saisi 😉

  5. Jolie chronique !
    Je pense que pour l'apparence d'Alice, Disney s'était inspiré des illustrations que Teniel avait faites pour le livre tandis que dans la version de Chauvel et Collette Alice est plus inspirée de la "vraie" Alice Liddell.
    Sinon, j'ai aussi beaucoup aimé la façon dont les personnages sont représentés 🙂

  6. Merci Eirilys pour les infos!
    Je ne suis pas une giga connaisseuse de Lewis, tu viens nourrir mes lacunes!
    (Si en fait, dans la version que j'ai de "tout Alice" chez Garnier Flammarion, ça doit être Alice Lidell alors sur la couverture).
    Et surtout merci d'avoir apprécié ma chronique! 😉

  7. Les dessins sont très beaux.
    J'ignore pourquoi mais j'ai toujours détesté cette histoire depuis toute petite. Elle me faisait peur. Et je n'arrive toujours pas à y accrocher maintenant. Pourtant, j'ai lu de nombreuses versions !!

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